26 janvier 2017 – [datedermaj]
Une des difficultés actuelles pour le profane, sans culture aéronautique est de situer toutes les zones interdites de survol en drone. Avec les fêtes de Noël, de nombreux drones ont fini sous les sapins et la liberté de voler doit être conciliée avec la sécurité. Suite à des incidents mettant en cause des drones, pas toujours fondés et relayés par la presse, sous la pression des pouvoirs publics qui se sont emparés du phénomène et qui ont légiféré, certains grands fabricants de drones RTF, comme DJI ou Yuneec…, ont mis au point des systèmes de “No Fly Zones” (NFZ). Certains utilisateurs de loisir ou professionnels s’en plaignent. Qu’en penser ? Nous vous proposons une analyse à la suite.
géolimitation et “No Fly Zones” (NFZ)
Geofencing en anglais peut se traduire par géorepérage en français. Il s’agit de la fonction d’un logiciel de géolocalisation implémentée qui permet de surveiller à distance la position et le déplacement d’un objet, voir de prendre des mesures si la position ou le déplacement s’écarte de certaines valeurs fixées d’avance. Dans le cas d’un drone, des limitations géographiques (géolimitations) automatiques l’empêche de décoller par exemple à proximité d’aéroports ou de survoler certains espaces ou zones. Ce sont les fameuses “No Fly Zones” (zones interdites de vol) que des fabricants de drones comme DJI ou Yuneec mettent en place dans le contrôleur de vol des drones qu’ils commercialisent. Les “No Fly Zones” (NFZ) sont sensées limiter les risques de survols illégaux et améliorer la sécurité aérienne. Par conséquent, amateur, vous pourrez découvrir, après l’achat de votre drone ou d’un cadeau offert pour votre anniversaire ou Noël que vous ne pouvez pas voler en drone à proximité de chez vous, à cause des NFZ. C’est par exemple le cas dans le grand Paris. Comme professionnel, il est possible de s’affranchir de ces limitations, mais avec quelques difficultés à la clef, comme nous le verrons plus loin..
La présentation en ligne d’une carte interactive des NFZ par Yuneec n’est plus proposée aujourd’hui. La carte de Yuneec présentait les NFZ, sans détails sur la nature des zones. En ce début 2019, Yuneec Europe renvoie vers OpenAIP: https://www.openaip.net/MAP sans qu’on sache à quoi correspondent leurs NFZ.
Présentation en ligne, proposant une carte interactive des NFZ GEO par DJI. La carte présente les NFZ DJI GEO, en précisant la nature des zones, par un système de couleurs légendées: aéroport, zone spéciale, zone dangereuse, autorisation requise, densité de population.
Sécurité passive, sécurité active et risque perçu ?
Un dispositif comme les NFZ fait partie de ce que l’on appelle la sécurité passive par opposition à la sécurité dite active qui peut se résumer aux comportements et stratégies mis en place par le pratiquant face à un risque. Selon, Didier Delignières (Laboratoire de Psychologie du Sport INSEP), diverses expériences ont pu montrer qu’une intervention visant à augmenter la sécurité dite “passive”, par l’amélioration des matériaux, dispositifs de sécurité, que l’on peut qualifier d’intervention non-motivationnelle (décidée par le fabricant et non par l’utilisateur) tend à diminuer le niveau de risque perçu par l’usager. En conséquence, les sujets ont tendance à adopter des comportements plus risqués, ce qui entraîne à long terme une hausse des accidents, voir de la morbidité. Ce phénomène, appelé compensation, ou conservation du risque a particulièrement été étudié dans le cadre de la sécurité routière (Wilde, 1988). L’auteur cite par exemple un travail d’Aschenbrenner et coll. (1986), qui se sont intéressés à l’influence de l’équipement des taxis munichois par le système de freinage anti-blocage ABS. L’analyse des statistiques d’accidents des véhicules équipé d’ABS et des véhicules non équipés, durant les 36 mois de l’expérience, montre que les premiers n’ont pas moins d’accidents que les seconds, et tendent même à en avoir légèrement plus. On remarque par ailleurs des différences significatives, notamment au niveau de la vitesse moyenne des véhicules, plus élevée chez les conducteurs équipés d’ABS. Ce problème a été souvent évoqué dans des activités de loisirs à risques comme l’alpinisme ou la plongée subaquatique, où l’introduction de certains accessoires: crampons à 12 pointes, descendeurs métalliques, piolets-traction, etc…ou ordinateurs de plongée, réputés comme devant améliorer la sécurité, induisaient en fait l’adoption de comportements dangereux, occultaient l’apprentissage et le recours aux plus élémentaires règles de sécurité, et débouchait sur un accroissement spécifique du nombre d’accidents. La “pierre angulaire” de la sécurité est donc les actions de prévention et d’éducation face aux risques.
Les “No Fly Zones” (NFZ), une sécurité passive qui ne responsabilise pas
Selon le principe de la compensation, ou conservation du risque énoncé plus haut et notamment la théorie homéostatique du risque (Wilde, 1988), approche cognitiviste de la prise de risque, dans notre domaine des drones, face au risque de collision avec un autre aéronef ou de survol illégal, l’utilisateur pourrait être tenté, à tort, de penser que les “No Fly Zones” (NFZ) mises en place par le fabricant le protège contre la survenue d’un survol illégal, de collisions et d’accidents. Par conséquent, il pourrait même adopter des comportements plus risqués, en s’exonérant par exemple de s’intéresser aux espaces aériens, aux zones interdites, aux autres aéronefs qui circulent et avoir une vigilance moins active sur le terrain. Au contraire, l’axe prioritaire d’une politique en faveur de la sécurité, quel que soit le domaine de risques considérés devrait plutôt s’appuyer sur la sécurité active, c’est-à-dire de développer une formation pratique adaptée et une exploitation des retours d’expériences (RETEX ou REX), plutôt que de miser sur la sécurité dite passive qui constitue un leurre comme nous venons de le voir plus haut.
Les limites des “No Fly Zones” (NFZ) en terme de fiabilité ?
Chaque système de NFZ est spécifique à chaque fabricant, avec des données qui parfois ne se recoupent pas et qui dépendent du micrologiciel interne (firmware) installé au niveau du drone.
Aucune mise en garde liée aux NFZ n’est précisée sur la page “Voler en toute sécurité” présentant les NFZ sur le site de Yuneec.
Un exemple, sur le forum d’entraide DJI: un utilisateur qui habite en Virginie du Nord près de Washington DC, aux USA, rapporte (“NFZ inconsistency. Help…”) le fait de ne pas pouvoir faire décoller son nouveau drone Mavic Pro à cause des NFZ DJI GEO, alors que c’est possible avec son Phantom 4, dans la même zone. En fait, son Phantom 4 est équipé d’une version de micrologiciel plus ancienne qui ne tient pas compte des nouvelles mesures prises par DJI sur les micrologiciels de ses modèles plus récents comme le Mavic Pro. Le diamètre de la NFZ DJI GEO a changé entre les deux générations de micrologiciels internes, ce qui expliquerait cette différence de traitement.
De plus, les NFZ sont difficiles à mettre à jour rapidement, aux niveaux local, régional, mondial, par les fabricants. Pour en juger, comparez par exemple les deux cartes des NFZ plus haut et la carte de restriction de survols en France pour les drones de loisir située en dessous, en fonction de vos zones habituelles de survols.
Cette carte interactive disponible en ligne sur Geoportail.gouv.fr (IGN) regroupe, de manière simplifiée et facilement compréhensible, les zones du territoire métropolitain français où les vols de drones sont soumis à des interdictions ou des restrictions de façon “permanente”. Dédiée au grand public, elle constitue donc une simplification pour ceux qui n’ont pas acquis de “culture aéronautique”. L’attention des utilisateurs est notamment attirée sur les hélistations privées (zone de pose hélico privées) qui ne figurent pas dans sa la version actuelle, et le contour des agglomérations qui est fourni qu’à titre indicatif. La couverture des régions d’Outre-mer (DOM-COM) devrait être proposée par la suite. L’intégration des zones restreintes créées de manière temporaire est également à l’étude », indique la DGAC.
Dans l’attente, pour consulter toutes les zones créées de manière temporaire, il convient encore de consulter le site Internet du Service de l’Information Aéronautique.[/warning]
Au passage, les opérateurs de drones professionnels sont invités à signaler les éventuelles erreurs.
Comme nous avons pu le lire plus haut dans les messages de mise en garde, certaines informations aéronautiques sont aussi primordiales pour préparer son survol en drone et les “No Fly Zones” (NFZ) sont très loin d’être suffisantes.
Pour mémoire, le SIA (Service de l’Information Aéronautique) est la référence officielle en information aéronautique pour la France. Certaines informations sont primordiales pour préparer son survol en drone, en plus des prévisions météo, de la météo solaire (indice Kp), voir des marées. Nous pouvons citer:
- Les Sup AIP:
Ils contiennent diverses informations généralement fournies en avance d’une évolution prévue ou liées à une situation particulière (par exemple, déroulement d’exercices aériens militaires ou du Grand Prix F1 de Monaco, Tour de France, Vendée Globe). La date effective de début ou de fin de la validité du contenu d’un Sup AIP peut être signalée au moyen d’un NOTAM. - Les Notams:
Ils contiennent les informations “court terme” à consulter juste avant le vol, le préavis de début et de fin de validité du contenu pouvant être de quelques heures seulement.
Détournement des “No Fly Zones” (NFZ) de DJI
Aujourd’hui, face aux contraintes que représentent les NFZ, certaines entreprises proposent de les contourner. Nous pouvons citer par exemple CopterSafe. Il s’agit de pirates installés en Russie qui proposent à travers leur site web, une offre de “packs” de “mods” ou “jailbreaks” de 200 à 500 $ US (169 à 422 €), selon le modèle DJI (du Mavic Pro, Phantom 4 à l’Inspire 2, en passant par les Matrice 200/600) pour désactiver les restrictions liées aux NFZ. Et plus grave de lever les limitations de hauteur de vol, mais aussi de vitesse en “mode sport” ou ATTI, avec un risque de surchauffe important des batteries LiPo dans ce dernier cas. Il semble que le contournement soit réalisé par le biais à la fois des composants matériels et logiciels qui sont plug-and-play, la modification physique pour tromper le micrologiciel qui gère le GPS du drone.
Ce phénomène de “jailbreaking” est l’étape assez logique de ce que certains consommateurs considèrent comme une violation des droits de propriété et des NFZ de DJI, de plus en plus restrictives.
DJI, leader mondial des ventes de drones est pris en quelle que sorte, entre le marteau et l’enclume. C’est-à-dire les autorités qui veulent, de plus en plus, limiter les risques et survols illégaux et ses clients, propriétaires de drones, de plus en plus nombreux, qui veulent profiter de leurs achats, en toute liberté. Au passage, le plus souvent, les amateurs ne sont pas informés des possibilités de voler près de chez eux, avant l’achat d’un drone.
Il est précisé dans les FAQ du site de CopterSafe: “VOLER SELON LES LOIS LOCALES. Les modifications (mods) suppriment la limitation de votre drone, mais le vol réel est réalisé sous votre propre responsabilité et risque. Si vous volez en drone dans une NFZ, assurez-vous que vous disposez de toutes les autorisations requises. Toutes les préparations de sécurité sont nécessaires. N’oubliez pas que la sécurité est la plus importante….”.
Sinon, autre exemple plus près de chez nous, la société française Flying Eye (Azur drones), connue notamment comme constructeur de drones et produits de sécurité sur mesure, la formation de télépilotes professionnels, proposait l’installation d’un micro module permettant de désactiver les NFZ . Il était activé uniquement après que le télépilote appuyait sur un bouton. Son coût était de 900 € HT. Ce dispositif était compatible pour les drones DJI Inspire 2, Phantom 4 Pro et même Mavic Pro. De plus, les limites de hauteur et de distance par rapport au point de décollage étaient conservées. De même, le “fail safe” et “retour home” restaient fonctionnels. Par contre, il semble que cette société ne commercialise plus ce dispositif depuis. En effet, le lien de présentation en ligne sur le site n’est plus fonctionnel. Nous avions écrit initialement ces lignes lors d’une mise-à-jour de cet article du 10 septembre 2017.
Pour finir, d’après l’article en anglais: “drone maker DJI offers up to $145,000 bounty for information on Chinese illegal flights” publié sur le site www.suasnews.com, Kevin Finisterre (drone biz Department 13) aurait tout simplement trouvé le mot de passe, pour accéder à la base de données des NFZ de DJI, sur GitHub, qui est un service web d’hébergement et de gestion de développement de logiciels.
Tout cela démontre la vulnérabilité ou la possibilité de modification de l’informatique embarquée même à bord des drones et plus particulièrement concernant le contrôleur de vol. Cette première étape pourrait devenir un jeu sans fin, du chat et de la souris, entre DJI et pirates.
Il est rapporté dans un article en anglais sur Vice.com que Christian Struwe, responsable de la politique publique européenne (head of European public policy) chez DJI aurait précisé dans un courriel reçu: “DJI déconseille vivement toute tentative d’enlever nos systèmes de sécurité, qui sont conseillés et destinés à faciliter la conformité et le déroulement des survols en sécurité pour une personne responsable. Désactiver de telles fonctionnalités peut en désactiver par inadvertance d’autres et provoquer un comportement imprévisible du drone”.
Victor Wang, directeur de la sécurité technologique (Technology security director) chez DJI aurait déclaré aussi que “La modification non autorisée d’un drone DJI n’est pas recommandée, car elle peut provoquer une instabilité de comportement en vol qui pourrait faire que le drone devienne dangereux…. DJI n’est pas responsable de la performance d’une modification de drone et nous condamnons fermement tout utilisateur qui tente de modifier son drone à des fins illégales ou de l’utilisation non sécuritaire.”
Programme “Bug Bounty”, récompenses de DJI et l’expérience de Kevin Finisterre !
D’après l’article en anglais: “drone maker DJI offers up to $145,000 bounty for information on Chinese illegal flights” publié sur le site www.suasnews.com, DJI offrait jusqu’à 145 000 $ (117 000 €) de récompenses, jusqu’au 31 décembre 2017, pour obtenir des informations sur la série de survols illégaux de drones en Chine qui s’étaient notamment déroulés les 14, 17, 18, 21 avril 2017, à l’aéroport international Chengdu Shuangliu, principal aéroport de la province du Sichuan, malgré ses NFZ. Le trafic aérien aurait été interrompu à maintes reprises face à ces menaces, occasionnant le blocage de 10 000 passagers à l’aéroport. DJI qui doutait initialement que ses drones puissent avoir été utilisé lors de ces incidents, devant les faits établis, a ensuite émis l’hypothèse qu’une application tierce a rendu inopérantes ses NFZ. Nul n’est prophète en son pays, même pas le leader mondial de la vente de drones. Cette situation va-t-elle entraîner la fin de la prise en charge d’applications tierces par les produits DJI ? L’avenir nous le dira.
Suite à ces incidents liés à la sécurité des ses produits, la marque proposait même dans son communiqué de presse en anglais du 28 août 2017: “DJI To Offer ‘Bug Bounty’ Rewards For Reporting Software Issues“, un programme de récompenses financières de 100 à 30 000 $ US pour inciter plus spécialement les experts en sécurité informatique à rapporter les bugs ou failles de sécurité de ses logiciels.
Pour finir, un article en anglais raconte la mésaventure de l’expert en informatique Kevin Finisterre dans le cadre du programme “Bug bounty” de DJI: “drone-Maker DJI Offers Bug Bounty Program, Then Threatens Bug-Finder With The CFAA” publié le 20 novembre 2017, sur le site d’informations étasunien sur les nouvelles technologies “Tech Dirt (Saleté de technologie)“:
“DJI, la société chinoise qui fabrique la marque populaire de drones quadcopter Phantom, a été informée en septembre 2017 que les développeurs avaient laissé les clés privées du certificat “wildcard” (Un certificat Wildcard vous permet de sécuriser l’ensemble de vos sous-domaines avec un unique certificat SSL) pour tous les domaines web de l’entreprise et les clés des comptes de stockage en nuage (cloud) sur Amazon Web. Ses services étaient donc exposés publiquement dans le code publié en ligne sur la plateforme de développeurs GitHub ! À l’aide de ces données, l’expert en informatique Kevin Finisterre a pu accéder aux données du journal de bord et aux images téléchargées par les clients qui utilisent les drones DJI, y compris des photos des cartes d’identité gouvernementales, des permis de conduire et des passeports (J’imagine que ce sont les documents envoyés par les télépilotes professionnels dont français, pour faire débloquer les NFZ de leurs drones par DJI). Certaines données comprenaient des journaux de vol provenant de comptes associés à des domaines gouvernementaux et militaires (Le télépilote militaire avec un drone DJI qui devient agent double malgré lui ! ).
Finisterre a trouvé la faille de sécurité après avoir commencé à sonder les systèmes de DJI sous le programme “Bug bounty” de DJI, qui a été annoncé en août 2017 et qui avait pour but de récompenser les spécialistes en sécurité qui trouveraient des failles de sécurité sur les produits DJI. Mais alors que Finisterre travaillait à documenter la faille de sécurité avec la compagnie, il aurait eu de plus en plus de réticences de leur part, y compris une menace d’accusation en vertu de la Loi sur la fraude et l’abus informatique étasunien (Computer Fraud and Abuse Act ou CFAA). DJI a refusé d’offrir une protection contre une action en justice dans le cadre de «l’offre finale».
Alors Finisterre a abandonné le programme et a publiquement publié ses résultats hier, avec un récit intitulé, “Pourquoi j’ai laissé tombé les 30 000 $ de prime de DJI.” Au passage, DJI a également mis un terme à son programme de récompenses pour la découverte de failles de sécurité dans ses produits, mais informe que les spécialistes en sécurité informatique peuvent toujours soumettre des rapports sur des failles de sécurité, mais sans prime financière en contre-partie….
Et nous en sommes là. DJI a offert un programme de primes pour découvrir des failles informatiques auquel un expert en informatique a répondu avec un rapport sur certaines vulnérabilités graves, y compris la divulgation d’informations sur les clients de DJI. Au lieu d’être reconnaissant pour cette information et de la corriger, DJI a plutôt décidé d’employer la méthode forte et les menaces, ce qui a permis au public de savoir maintenant à quel point la sécurité informatique de ses produits est mauvaise.”
Les cas des désimlockage et des DRM, en termes d’analyse prospective
Il est toujours intéressant d’étudier des cas similaires, dans notre cas de limitation technologique, dans d’autres secteurs d’activités pour lesquels l’on peut avoir un certain recul en termes de retour d’expérience, dans l’idée d’une analyse prospective.
Lors de l’achat d’un téléphone mobile subventionné, l’opérateur de téléphonie bloque le plus souvent l’appareil (simlockage), pour garder captif le consommateur qui a souscrit avec son contrat, un engagement de durée minimum (12 ou 24 mois le plus souvent). L’objectif est qu’il n’utilise pas les services d’un concurrent. Certaines entreprises se sont spécialisées dans le déblocage (désimlockage) des cartes SIM des téléphones pour contourner cette limitation. Ce dernier est légal quand l’utilisateur n’est plus lié contractuellement à des engagements. Cette activité commerciale à la limite de la légalité repose sur cette ambiguïté et parfois la mauvaise volonté de certains opérateurs de téléphonie à fournir, dans des délais raisonnables, malgré la réglementation, les codes pour que leurs clients débloquent eux-même leur téléphone mobile, en fin d’engagement, pour aller chez la concurrence.
Nous pourrions aussi évoquer la gestion de droits numériques (appelée par certains “menottes numériques”) ou “Digital Rights Management” (DRM) en anglais qui ont pour objectif de contrôler l’utilisation qui est faite des œuvres numériques comme par exemple des livres numériques, fichiers audio, jeux vidéos, logiciels, chaînes payantes….
Comme les DRM ne sont pas fiables techniquement et sont régulièrement contournés, les industriels de la production de contenus ont imposé l’interdiction de contournement par la loi française DADVSI, votée en 2006, pénalisant aussi certains usages pourtant légitimes.
Dans la pratique, ces systèmes empêchent certains usages légitimes sur les contenus numériques, comme d’en faire une copie privée autorisée par la loi (pour passer d’un support à un autre par exemple) ou de passer le fichier à un proche comme on le fait avec un DVD, ou de lire un DVD acheté dans le commerce sur un ordinateur équipé d’un système GNU/Linux.
Suite à l’action de l’association April devant le Conseil d’État français, celui-ci a rendu une décision qui limite certains effets néfastes de la loi DADVSI. En réaffirmant l’exception de décompilation, le Conseil d’État a rétabli l’exception de contournement des Mesures Techniques de Protection à des fins d’interopérabilité. De plus, il a consacré le droit de créer et d’utiliser un logiciel libre pour lire des contenus protégés par DRM.
Les “No Fly Zones” (NFZ) DJI GEO et les mises à jour des micrologiciels
Nous avons rapporté plus haut que selon les micrologiciels (firwares) implémentés dans les drones DJI, les NFZ appliquées et le volume d’évolution autorisé pouvaient être différents. En effet, le diamètre de la NFZ DJI GEO a changé entre les deux générations de micrologiciels internes, ce qui expliquerait cette possible différence de traitement.
Mais depuis la rédaction initiale de cet article qui date de janvier 2017, la marque a pris de nouvelles mesures relatives aux mises à jour des micrologiciels ou firwares et à l’identification des utilisateurs, exposé dans son communiqué de presse en anglais du 20 mai 2017: “DJI Updates Process For Activating Software And Firmware Updates“. Le but semble être d’identifier l’utilisateur lié à un drone et de vérifier s’il est équipé des dernières NFZ en vigueur. En cas de non mise à jour, la marque DJI coupe à distance le retour vidéo du drone et réduit l’enveloppe des NFZ à 50 mètres de rayon et 30 mètres de hauteur. Ces limitations permettent de voler mais en bridant les évolutions du drone. Tous les drones de la marque DJI sont concernés sauf le haut gamme professionnel équipé de contrôleurs de vol A3 et N3 et les précédents modèles équipés de contrôleurs de vol Naza. Autre exemple récent, avec la mise à jour du nouveau drone DJI Spark qui va beaucoup plus loin dans les limitations. Dans son communiqué de presse en anglais du 21 août 2017: “DJI Spark Firmware Update Enhances Flight Safety“, DJI précise: “…Si le firmware de l’appareil ou de la batterie n’est pas à jour à partir du 1 septembre 2017, le Spark ne pourra pas décoller…” Il semble que DJI ait décidé de rendre cette mise à jour obligatoire afin de renforcer la fiabilité du produit et la sécurité.
Les “No Fly Zones” (NFZ), parfois un parcours semé d’embuches pour le professionnel
Pour finir, selon les fabricants, si vous êtes professionnel, vous devrez suivre parfois un véritable parcours du combattant afin de faire déverrouiller les NFZ implémentées en usine au niveau de votre drone. En effet, le télépilote professionnel dispose d’un système dérogatoire qui lui permet de voler par exemple à proximité d’aéroport, en cas de besoin, à condition de passer un protocole d’accord avec son exploitant. Avec des NFZ, impossible de décoller, donc de travailler à proximité d’un aéroport s’il est pris en compte. La présentation de l’accusé de réception de votre déclaration d’exploitant comme professionnel auprès de l’autorité régulatrice (En France, les DSAC, directions décentralisées et régionales de la DGAC) constitue le “sésame” demandé par le fabricant pour pouvoir bénéficier d’un déverrouillage des NFZ.
Déverrouiller les “No Fly Zones” (NFZ) DJI GEO ?
Pour DJI, la procédure peut être réalisée à distance, par Internet avec un compte utilisateur DJI authentifié, après production d’un justificatif comme professionnel (Lire plus haut). Par contre, la page de présentation de la procédure n’est pas simple à trouver sur le site: www.dji.com/fr/flysafe/geo-system.Déverrouiller une zone d’autorisation (en jaune sur la carte DJI GO) nécessite un compte utilisateur DJI, une carte de crédit ou de débit valide, ou un numéro de téléphone. DJI ne collecte ni n’enregistre de données, qui sont vérifiés par un service tiers partenaire. La vérification est gratuite. Un compte vérifié est nécessaire uniquement lorsque vous devez déverrouiller une zone d’autorisation.
Lorsque votre drone approche ou entre dans une zone d’autorisation (en jaune sur la carte DJI GO), vous recevrez un avertissement vous permettant de déverrouiller la zone.
Page de déverrouillage des NFZ DJI GEO, une fois connecté à votre compte utilisateur DJI:
www.dji.com/fr/flysafe
Par contre, déverrouiller une zone d’autorisation sans connexion internet avec le planificateur de vol est réalisé, en débloquant un vol par anticipation, sous votre propre responsabilité. Le planificateur de vol permet de déverrouiller une zone pour une période de 72 heures. Un maximum de 30 vols peuvent alors être programmés à la fois.
Pour les zone interdites (en rouge sur la carte DJI GO), les utilisateurs verront s’afficher un avertissement concernant leur vol qui sera interdit. Exemple de zone interdite: Paris ou Washington D.C. Si comme professionnel, vous êtes autorisés à survoler une zone interdite, dans ce cas, il faut contacter: flysafe@dji.com au préalable, en plus.
De plus en plus de professionnels se plaignent de bugs relatifs aux déblocages des NFZ, plus spécialement à la suite de mises à jour des micrologiciels (firmwares). Par exemple, certains n’ont pas pu réaliser des missions demandant le plus souvent des déclarations (Scénario S3 par exemple) car leur drone n’a jamais voulu décoller, malgré les procédures prévues et suivies. Cela fait quel que peu désordre quand cette situation incontrolable arrive devant le client, donneur d’ordre. Et sans oublier, les pertes financières et de temps qui sont consécutives. D’autres n’ont pas pu décoller de zones pourtant normalement sans restriction.
Déverrouiller les “No Fly Zones” (NFZ) chez Yuneec ?
A ce jour, pour Yuneec, aucune procédure n’est précisée sur leur site. Dans les faits, vous devez envoyer un justificatif comme professionnel (Lire plus haut) et signer un engagement contractuel à renvoyer. Par le passé, votre drone devait être expédié chez le distributeur européen, pour qu’un technicien agréé enlève ces limites d’emploi. Même chose, en cas de revente de votre drone à un tiers, pour remettre en place les NFZ ! Ce type de contraintes pouvait parfois immobiliser votre drone de nombreuses semaines, selon la période et la réactivité du service après-vente. Le centre SAV de Yuneec Europe est situé en Allemagne.
Depuis 2017, il était possible, comme opérateur de drone professionnel, de demander à votre revendeur habituel une clef de déverrouillage des NFZ livrée gratuitement sur une carte MicroSD, par Yuneec Europe (Allemagne), son fournisseur pour les pays européens hors Royaume-Uni, après avoir envoyé un justificatif prouvant votre statut (Lire plus haut) et après avoir signé un engagement contractuel à renvoyer. L’opération était ensuite réalisée par l’utilisateur lui-même, via l’interface GUI et le menu “Tools” (outils). Cela vous évitait un retour du drone en Allemagne ou en France et un délai supplémentaire d’attente. Mais, depuis l’été 2018, Yuneec Europe semble avoir fait machine arrière. En effet, la nouvelle procédure est de renvoyer le drone au SAV en Allemagne chez Yuneec Europe. Et le nouveau coût est de 249 € (Info datée de février 2019).
Par contre, contrairement au système de déverrouillage partiel et à la demande de DJI, les NFZ chez Yuneec sont totalement supprimées ! Aucune procédure ou demande n’est à effectuer ensuite. La politique de Yuneec repose sur la simplicité en termes de gestion des NFZ et la responsabilisation des professionnels qui ont un minimum de culture aéronautique, de par leur cursus de formation.
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Article très complet. Quelqu’un saurait si Yuneec peut lever les NFZ des Typhoon H Plus, ils ne sont pas répertoriés sur le formulaire US. Je vais faire une demande par mail.
Bonjour Julien,
Merci pour vos encouragements. Les NFZ peuvent être débloquées par Yuneec Europe, à condition de présenter un justificatif de professionnel déclaré à la DGAC (Accusé de réception de déclaration d’activité produit en PDF depuis la plateforme AlphaTango de la DGAC) pour la France (équivalent pour l’étranger) et de signer un engagement avec le fabriquant que vous êtes conscient que les NFZ ont bien été retiré, donc que vous êtes responsable et que vous vous engagez à les faire remettre en cas de revente à un particulier. Je peux affirmer avec certitude que les NFZ peuvent être retirées par le fabriquant pour les modèles Typhoon H480, H920, H920+ et H520. La procédure pouvait être réalisée par le professionnel lui-même avec une clé informatique. Il semble que Yuneec Europe ait fait machine arrière et qu’aujourd’hui il demande de renvoyer le drone après achat en Allemagne pour le faire. Il faut donc prévoir une période d’une dizaine de jours d’immobilisation (voir avec le SAV). Au passage, le SAV Yuneec en France vient de fermer et tout passe par l’Allemagne depuis, comme par le passé. Pour le Typhoon H+, c’est moins sûr. En effet, d’après certaines informations qui restent à confirmer, Yuneec Europe considérerait (j’emploie le conditionnel) que le Typhoon H+ serait destiné au marché du particulier pour justifier le fait de ne pas retirer les NFZ. Une autre raison pourrait être que le Typhoon H+ fait de la concurrence au Typhoon H520, sur le segment de l’image au niveau pro. Le principe pouvant être de pousser tous les pros de l’image à acheter le H520 au lieu du H+ qui pourrait leur suffire, contrairement aux pros qui travaillent dans le domaine technique. Typhoons H520 et H+ sont exactement construits sur la même base, en dehors de la couleur et à quelques nuances près pour l’image pure. La grosse différence est la ST16S avec DataPilot pour faire du mapping 3D pour le H520, avec une nouvelle option RTK depuis peu. C’est la même chose pour les caméras C23 (H+) et E90 (H520) qui sont quasiment les mêmes, mais qui ne sont pas compatibles, avec vraisemblablement un verrou logiciel. Même principe semble-t-il, pour la C23 toujours attendue pour l’ancien Typhoon H480 qui ne serait pas compatible avec le H+ et vice-versa. Yuneec ne nous avait pas habitué à cela depuis le début et semble avoir une politique qui se rapproche par certains côtés de son gros concurrent qui joue l’incompatibilité de ses produits depuis fort longtemps…. Sinon, attention, les politiques commerciales peuvent être différentes selon les zones de distribution de la marque. C’est Yuneec Europe, situé en Allemagne qui gère le marché européen dont la France, sauf pour le Royaume-Uni (Yuneec UK). Quand vous serez informé sur le sujet, merci de nous faire part de la réponse de Yuneec Europe à la suite de cet échange pour en faire profiter tout le monde…Bons vols….
Merci pour votre réponse très complète ! Effectivement, n’ayant aucun besoin de mapping je me suis tourné vers le H+, j’espère que Yunnec débloquera les NFZ…Sinon j’irai à contre coeur chez la concurrence… Je vous tient au courant. (D’ailleurs plus moyen d’avoir de carte des NFZ Yuneec ! On ne sait même pas ou l’on peut voler avant d’y aller… pas très pro)
Bonsoir Julien,
OK. Merci de nous tenir au courant. Je n’avais pas fait gaffe pour la carte des NFZ de Yuneec qui avait disparu. Il va falloir que je mette à jour mon article 😉 Quand à la concurrence, c’est guère mieux sur ce sujet précis 🙁 En effet, la gestion des NFZ est parfois erratique et pas toujours facile à gérer au quotidien comme pro. Mais effectivement, cela peut être un “petit mieux” que de ne pas pouvoir les débloquer du tout quand on est pro. Sinon, il faut acheter un drone plus orienté mapping et inspection, beaucoup plus cher et qui ne présente pas de réel intérêt quand on ne fait que de l’audiovisuel…
Bonjour, alors je viens de recevoir un mail du service client Europe en Allemagne (24h pour répondre, c’est rapide). Ils me donnent le lien d’OpenAIP (https://maps.openaip.net/) pour les NFZ ?! (Impossible de savoir qu’elles zones ils utilisent précisément !!)
Par contre, bonne nouvelle, il y a bien un firmware sans NFZ pour Typhoon H Plus, il faut l’envoyer en Allemagne avec radio et caméra, s’acquitter de 249€ de “frais” (plus une décharge à remplir et signer).
Du coup je vais l’envoyer prochainement 😉 C’est plus cher que DJI mais aussi moins contraignant… (Suppression définitive des NFZ)
La suite bientôt !
Bonjour Julien,
Merci pour ces précisions 😉 Sans NFZ le quotidien de l’exploitant professionnel déclaré à la DGAC est un peu plus simple à gérer:
les contraintes réglementaires et administratives, sans cette “couche supplémentaire”….
(Je ne peux pas répondre en dessous) Evidement la suppression des NFZ n’est là que pour simplifier la vie, en aucun cas pour ne pas respecter la réglementation, surtout quand les NFZ sont plus restrictives que la réglementation française, et seulement pour des exploitants déclarés ! (je suis personnellement en cours de re-dépose du dossier après plusieurs années d’arrêt du drone !)
Effectivement. Bonne reprise.
Bonjour,
Bon article mais dans les NFZ et leurs délimitations je trouve que c’est un peu le foutoir, un exemple, je suis pilote de drone professionnel dans mon entreprise qui utilise des drones, l’autre jour je souhaitais voler dans le cadre professionnel, mon drone refuse de démarrer because je suis dans une zone rouge (le cercle rouge de l’héliport d’un hôpital), je regarde la carte sur Géoportail, là où je me trouvais, je n’étais pas dans le cercle rouge, mais dans l’anneau orange (hauteur max 50m) et là où je devais aller j’étais encore dans l’anneau orange, donc le drone aurait dû décoller, je vais plus loin, là il décolle mais 200 m plus loin il ne veut plus avancer car je suis dans la zone rouge sans y être, donc je retourne à mon point de décollage . Quand je regarde la carte diffusée par DJI, à cet endroit il n’y a pas de zones interdites demandant tout un tas de papiers dont l’autorisation de l’exploitant de la zone, un ordre de mission, une copie de la pièce d’identité etc… mais juste une zone qui demande une autorisation (zone jaune) où seule la limite de hauteur est de mise. Donc j’aurais pu décoller. Il y a des cartes qui pretent à confusion.
Bonjour Laurent,
Merci pour les encouragements. Effectivement ce n’est pas simple à gérer au quotidien pour un télépilote professionnel déclaré à la DGAC. Ces contraintes imposées par les fabricants se rajoutent en plus des contraintes légales et réglementaires.
Le problème c’est que les NFZ sont différentes selon les fabricants, les modèles de drones qui peuvent dater ou ne pas en avoir, les mises à jour…et souvent en décalage avec la réalité. La mise à jour de cartes et informations que cela soit sur les cartes aéronautiques ou marine demande des moyens. C’est un véritable métier très loin des préoccupations d’une majorité des fabricants plus intéressés par le domaine commercial et la vente de nouveaux drones tous les 6 mois à 1 an selon les gammes…Le pire c’est que les NFZ en général n’empêchent pas ceux qui veulent faire des vols illégaux. Par contre, elles ne facilitent pas la vie, c’est un euphémisme de l’écrire, de ceux qui veulent respecter les règles aériennes. Un comble quand on analyse l’objectif visé. Je pense que l’exemple des DRM qui nous donnent un certain recul est très parlant sur le sujet en terme de prospective. Sans compter, que les NFZ déresponsabilisent comme je l’ai développé plus haut. En effet, certains pensent à tort qu’elles assurent leur sécurité et qu’ils n’ont rien d’autre à faire que de voler en toute confiance. Un vol en drone se prépare, comme un vol avec un aéronef habité. Et la pierre angulaire face aux risques est la formation et l’éducation aux risques, pas la confiance aveugle dans un dispositif de sécurité passive comme le sont les NFZ.
Bonjour Denis, une fois de plus tu nous offres une expérience de pro et un super article.
Les NFZ est une avancée mais il faudrait ne plus avoir aucun bug et qu’elles soient identiques sur chaque modèle uniforisées aux marques et sans erreurs.
Merci à toi.
Frederic
Bonjour Frédéric,
Merci pour tes encouragements et ton commentaire 😉
Bonsoir,
Merci pour cet article bien documenté.
La politique de DJI sur ses NFZ commence a bien gonfler comme pro…en plus des contraintes administratives on doit gérer cette galère en plus.
J’ai même un collègue qui n’a pas pu décoller avec son Inspire, à cause d’un bug d’une mise à jour devant son client, malgré la démarche de déblocage des NFZ ! Bonjour l’image donnée, la perte financière et de temps…Sinon, en cas de jailbreaking des NFZ de DJI, l’assurance RC pro aérienne me couvrirait-elle ?
Bonjour Charles,
Merci pour vos encouragements et le commentaire.
La question sur les assurances mérite d’être posée, en cas de suppression des NFZ, sans accord du fabricant (DJI concerné notamment). Chez Yuneec c’est possible avec son accord quand on est professionnel. Le mieux serait de demander à votre propre assureur en RC pro aérienne pour avoir une réponse. Sinon, les NFZ ne reposent sur aucun texte réglementaire ou législatif. Mais par contre, dans notre monde de plus en plus judiciarisé, les NFZ reposent sur le principe de prudence et de précaution du fabricant, dans une activité de pratique des drones par les utilisateurs finaux, qui peut mettre en jeu la sécurité au sol et vis-à-vis des autres aéronefs. En effet, si un jour un grave accident, de surcroit très médiatisé, mettait en cause les drones qu’il fabrique, il est probable que la justice, les autorités, lui demanderait qu’il fasse la preuve de toutes les mesures qu’il a mis en place pour limiter les risques liés à l’utilisation de son produit. Sans oublier, la crise en communication qui pourrait découler de la mise en cause d’un produit dans un accident médiatisé, avec de possibles répercutions sur son image et ses ventes à l’échelle régionale, voir mondiale (L’information circule vite aujourd’hui que cela soit sur les réseaux sociaux ou sur le web en général)… Et le risque zéro n’existe pas. Donc, certains fabricants peuvent être tentés, à certaines extrémités (Logique du “qui peut le plus peut le moins”), pour répondre à cette problématique. Dans les faits, nous pouvons constater que la réponse est très différente en terme de NFZ selon les fabricants…Il est toujours intéressant de voir ce qui est fait dans d’autres domaines que le nôtre où la sécurité est également en jeu. C’est à l’extrême le même sujet pour les fabricants d’armes à feu, par exemple. Ces dernières sont-elles bridées, selon le lieu de pratique: salle de tirs, espace public, forêts, proximité d’écoles… ? En France, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, il y aurait 4 millions d’armes officiellement détenues par les Français. Selon d’autres sources, on dénombrerait 2 millions de chasseurs, auxquels viendraient s’ajouter 150.000 tireurs sportifs. Après présentation de justificatifs de son identité et domicile, certificat médical,… d’un permis de port d’armes (délivré par la préfecture) ou d’un permis de chasse ou d’une licence sportive, selon la catégorie et la pratique, la sécurité repose uniquement sur les formation et responsabilisation de l’utilisateur. Seules les armes de collectionneurs sont bridées et non fonctionnelles. Par contre, l’armurier consulte le Fichier national des personnes interdites d’acquisition et de détention d’armes (Finiada) pour s’assurer que l’acheteur potentiel n’y figure pas, avant de lui vendre une arme. De plus, toutes les armes achetées après 2012 doivent être déclarées en préfecture. Celle-ci consulte un nouveau fichier, plus élargi, l’Application de gestion du répertoire informatisé des propriétaires et possesseurs d’armes (Agrippa). Une double vérification est donc appliquée par l’armurier et la préfecture.
Sources: https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N287 et https://www.lesechos.fr/17/01/2016/lesechos.fr/021623467390_peut-on-facilement-acheter-une-arme-a-feu-en-france–.htm
Bonjour, Merci pour votre travail.
Douche froide 🙁 On m’a offert un drone pour Noel et impossible de voler sur Paris. 45 km pour se faire un peu plaisir. C’est cher payé !
Comme ils disent: “Le vol de drone de loisir est strictement interdit à Paris, dans les limites des anciennes fortifications (hors Bois de Vincennes et Bois de Boulogne). Cette interdiction répond aux enjeux de sécurité du territoire parisien mais aussi protection de l’intégrité, plus exposées en zone urbaine dense à un accident de drone.”
http://www.paris.fr/actualites/les-drones-a-paris-3981
Mise à disposition, en alternance et non en même temps, de deux zones d’aéromodélisme pour la pratique de drone amateur : à l’hippodrome de Longchamp et à la Villette, un dimanche par mois !
Bonjour, Merci pour cet article intéressant et détaillé. Les choses vont se compliquer avec les NFZ. A mon goût, elles ne sont pas toujours justifiées. C’est une manière pour les fabricants de mettre le parapluie pour faire face à un éventuel pépin et responsabilité.
Au passage, il n’y a jamais d’information lors de la vente sur les NFZ. Parfois, on achète un drone sans savoir que l’on ne pourra pas voler à côté de chez soi. Mais pour l’efficacité et la sécurité, cela reste à prouver. Quand on regarde la carte des restrictions pour la France cela fait peur et donne envie de revendre son drone pour faire autre chose.